Protéines et testostérone

Les bodybuilders boivent souvent des shakes de protéines et de glucides avant ou après l’entraînement. Les boissons de pré-entraînement apportent davantage d’acides aminés – en particulier les acides aminés à chaîne ramifiée – aux muscles et peuvent réduire les dommages excessifs causés aux fibres musculaires par l’exercice. La consommation du shake après l’entraînement favorise une meilleure réponse à l’insuline. La musculation augmente la production de testostérone, mais cet effet est inversé si vous consommez des protéines et des glucides après l’entraînement. Ce phénomène est particulièrement visible chez les jeunes hommes.

Une étude récente a tenté de déterminer les effets de la consommation de protéines avant et après l’entraînement. Des hommes âgés de 57 à 72 ans ont participé à l’étude. Ils ont reçu soit 15 grammes de protéines de lactosérum, soit un placebo avant (ou après) une séance d’entraînement. Les participants à l’expérience ont effectué un seul exercice – des presses à jambes en cinq séries de 10 répétitions, avec des intervalles de deux minutes entre les séries. Des biopsies ont été réalisées sur des échantillons de tissu musculaire prélevés immédiatement avant l’exercice, puis une heure et 48 heures après.

Protéines et testostérone
Protéines et testostérone

La consommation de protéines avant et après l’exercice a bloqué la réponse de la testostérone active et totale à l’exercice, un processus très similaire à la réponse du corps chez les hommes plus jeunes. Cependant, la musculation a entraîné une augmentation des récepteurs musculaires aux androgènes, qui rendent normalement les muscles entraînés plus réceptifs aux effets anabolisants de la testostérone. La question était de savoir ce qui inhibait exactement la libération de testostérone chez les sujets ayant pris la protéine. L’une des suggestions était la consommation accrue de testostérone par les cellules musculaires actives.

Une autre cause possible était que davantage de testostérone était excrétée dans le sang. Le simple processus de digestion des protéines peut inverser le flux sanguin des muscles vers le tractus gastro-intestinal, ce qui entraîne une moindre consommation d’hormones par les muscles pendant l’exercice. La prise de nutriments avant l’entraînement peut également inhiber la circulation de la testostérone dans les testicules, ce qui réduit normalement la production de cette hormone. Les chercheurs ont constaté une augmentation des récepteurs d’androgènes chez les sujets 48 heures après l’exercice.

Les chercheurs ont également vérifié si l’apport en protéines avait une incidence sur les niveaux du facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF-1), une puissante substance anabolisante. L’IGF-1 peut exister sous trois formes, dont deux sont produites localement dans les muscles, où elles favorisent la réparation en stimulant l’activité des cellules satellites, tandis que la troisième forme est produite dans le foie et affecte l’ensemble du corps.

La consommation restreinte d’aliments protéinés et le manque de calories inhibent la libération d’IGF-1. Dans cette étude, l’apport en protéines avant et après l’entraînement n’a pas influencé le niveau d’IGF-1 musculaire, mais il peut influencer le type produit par le foie. Par ailleurs, la prise de créatine semble favoriser l’activité musculaire de l’IGF-1.

Protéines et testostérone
Protéines et testostérone

Il a été constaté que l’exercice a un effet plus important sur le niveau des récepteurs d’androgènes des fibres musculaires de type 1 que sur le niveau des récepteurs de type 2. Les fibres de type 2 sont censées être plus adaptées à la construction du volume et de la force musculaire que les fibres de type 1, qui sont censées être responsables de l’endurance. En effet, les fibres musculaires de type 1 possèdent davantage de récepteurs d’androgènes que les fibres de type 2, ce qui leur permet de mieux répondre aux androgènes.

Pour les bodybuilders, la valeur de cette étude prouve que l’apport en protéines avant et après l’entraînement n’inhibe pas la prise de masse musculaire, malgré une réduction temporaire de la production de testostérone. Une diminution à court terme des niveaux de cette hormone et une activité supplémentaire des récepteurs aux androgènes induite par la musculation ont un effet plus puissant sur les effets anabolisants de la testostérone, même chez les hommes âgés.

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